Historique

4 septembre 2006
Fdsea33-2013

Avant la création

1867 : création de la SAF (Société des Agriculteurs Français)

1880 : création de la SNEA (Société Nationale d’Encouragement à l’Agriculture)

Dans ces deux structures, les agriculteurs participent peu et ce sont des non agriculteurs qui les animent.

1884 : 1ère loi sur les syndicats agricoles et la liberté syndicale. Elle permet aux premiers groupements d’être légalisés. Le premier syndicat départemental est créé dans le Loir et Cher. Son objectif est de défendre les agriculteurs sur le plan économique avec l’achat groupé d’engrais.

Dès 1884, les initiatives se développent rapidement. La SAF et la SNAE s’efforcent de réunir le maximum de syndicats.

1894 : création officielle par le gouvernement des caisses locales de crédit agricole qui sont toujours basés sur le syndicalisme local.

1918-1940 : la France a un retard très important dans la mécanisation, les gains de productivité.

1920 : création par l’Etat des Chambres d’agriculture.

1929 : création de la JAC qui va avoir un rôle très important dans l’animation locale.

Années 30 : Très grave crise agricole : on assiste à un retour en arrière, un repli sur soi des agriculteurs et un fort exode rural. Face à cette régression agricole, mise en place de l’organisation du marché du blé et développement des premières organisations économiques de marché.

1946 - 1956 La reconstruction de la France

12 mars 1946 : la loi sur le rétablissement de la liberté syndicale est publiée.

1946 : De nouveau, l’idée d’unité professionnelle est mise en avant avec la création de la Confédération Générale de l’Agriculture qui comprend : les exploitants agricoles, les salariés des OPA, les ouvriers agricoles, la coopération, la mutualité et le Crédit Agricole.

Deux postulats à cette création : l’unité paysanne et le refus de toute politisation.

Les exploitants agricoles sont représentés par la FNSEA créé en 1946. Eugène FORGET, son premier président, fait voter à mains levées le serment de l’unité paysanne. Dans cette période d’après-guerre, la FNSEA encourage les agriculteurs à accentuer leurs efforts pour la reconstruction du pays. Un effort récompensé en 1949 par la disparition des tickets de rationnement. 

1946 : naissance du statut du fermage

1954 : le Cercle national des jeunes agriculteurs devient en mars 1956 un syndicat adhérent à la FNSEA, le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA).

1956 - 1966 la révolution silencieuse

Cette période est marquée par l’essor de la mécanisation et, par voie de conséquence, par l’accroissement des investissements, des rendements mais aussi par les lois d’orientation de 1960 et de 1962 et par l’ouverture sur le marché européen.

1958 : traité de Rome (acier et charbon, idée d’un marché commun agricole)

L’ouverture des marchés provoque l’inquiétude de la FNSEA sur la disparité entre revenus agricoles et revenus des autres catégories socio-professionnelles. Les agriculteurs demandent la généralisation d’un système de garantie des prix

A l’époque, les élections législatives amenèrent 88 agriculteurs sur les bancs de l’Assemblée, dont les deux-tiers se réclamant de l’action civique. La FNSEA qui s’inquiète de la disparition de l’indexation des prix agricoles, de l’insuffisance des surfaces, de l’accroissement des coûts de production, de l’augmentation de l’endettement, poursuit ses actions de terrain. Elle demande en mars 1959 la convocation anticipée du Parlement.

En 1962, la loi d’orientation qui s’inspire des propositions de la FNSEA, marque un tournant de la politique agricole française : politique sociale, politique des structures, organisation des productions et des marchés :

  • l’Etat donne à la profession agricole le soin de gérer la politique agricole officiellement,
  • mise en place d’une politique agricole sociale et structurelle : protection sociale, retraites agricoles, politique des structures, SAFER
  • Se structurer, s’organiser pour affronter les marchés et aller de l’avant
  • Prémices de l’évolution du statut d’agricultrices

1966 - 1976 Modernisation des exploitations

Le problème du décalage des revenus agricoles par rapport aux autres CSP s’accentue.

Cette période voit un renforcement :

  • de l’enseignement et de la formation agricole,
  • de la promotion sociale,
  • de la recherche et du développement agricole : création de l’ANDA et des SUAD

1970 : un tournant majeur avec les lois du 31 décembre relatives au statut des baux à long terme et aux groupements fonciers agricoles (GFA).

Novembre 1971 : 1ère convention collective des exploitants agricoles de Gironde

1974 : mise en place de la DJA

1975 : la FNSEA oeuvre pour une meilleure organisation des filières et des marchés : interprofessions.

1976 - 1986 La conquête des marchés

L’instabilité des échanges internationaux accroît les disparités de revenus entre les agriculteurs et le reste de la population : en 1982, le revenu agricole moyen n’équivaut pas celui de 1972. La sécheresse de 1976 accentue le phénomène. Les agriculteurs de la FNSEA se mobilisent afin d’organiser la solidarité à tous les échelons (opérations paille).

1980 : nouvelle LOA qui vise à renforcer la compétitivité des entreprises agricoles alors que les agriculteurs français se sont lancés à la conquête de marchés extérieurs, d’abord européens, puis internationaux.

Malgré les insuffisances certaines, cette loi est bien accueillie par les agriculteurs et le syndicalisme. Un an plus tard, l’Europe s’élargit avec l’entrée de la Grèce (1981), de l’Espagne et du Portugal (1986), ce qui nourrit autant de craintes que l’application des quotas laitiers (1984).

1986 - 1996 L’élargissement des missions de l’agriculture

Au cours de cette décennie, l’agriculture française prend véritablement une dimension européenne. Avec l’agro-alimentaire, elle accroît sa part dans l’excédent de la balance commerciale (18,5 milliards de francs en 1986, près de 50 milliards en 1995).

1992 : réforme de la PAC. La FNSEA rassemble à Strasbourg près de 100 000 personnes, le 1er décembre 1992, pour demander la renégociation de l’accord de Blair House.

1994 : les accords de Marrakech (GATT, ex OMC) sont signés.

La FNSEA pèse de tout son poids dans la réforme de la Politique Agricole Commune et dans les négociations du volet agricole du GATT. Elle s’affirme ainsi comme le fer de lance de l’agriculture européenne. La FNSEA est aussi soucieuse d’assurer un développement harmonieux et équilibré du territoire, dans le souci du maintien de l’emploi en agriculture et dans les zones rurales. Elle se rapproche des élus locaux des artisans et des commerçants et rassemble le 29 septembre 1991 près de 300 000 personnes cours de Vincennes à Paris. Pour sensibiliser les Parisiens sur ce sujet, elle participe à la grande moisson sur les Champs-Elysées organisée en 1990 par le CNJA.

1996 - 2006 S’adapter – la recherche de valeur ajoutée et de nouveaux débouchés

Le métier d’agriculteur doit s’adapter à d’importants changements.

1996 et 2001 : le tournant de la «  vache folle  » : la question de la sécurité des aliments est omniprésente et l’activité agricole doit répondre aux attentes de consommateurs de plus en plus exigeants.

1999 : tempête, la FNSEA mène de nombreuses actions de solidarité

La FNSEA, faisant fi du productivisme auquel ses détracteurs voudraient la réduire, prend position en faveur de l’agriculture raisonnée et d’un développement de l’agriculture vers des productions non alimentaires. Elle s’attache aussi à sécuriser le revenu des agriculteurs par des outils publics de gestion des marchés, protestant contre le démantèlement systématique des organisations communes de marché (OCM) qu’annonçait la réforme de la PAC. 

Après la nouvelle réforme de la PAC adoptée en 1999 et la mise en place d’Agenda 2000, la FNSEA s’est efforcée de redéfinir la mission des paysans par le concept de multifonctionnalité, consacré par la loi d’orientation de 1999 : produire des produits sains d’origine connue, occuper et gérer l’espace en préservant la nature, contribuer à l’emploi et à l’animation du milieu rural. Elle organise, en février 2002, un grand rassemblement au Palais des sports sur le thème "L’agriculture au cœur de nos campagnes" et consacre son congrès de 2003 à la ruralité.

Puis, alors que débutent les discussions sur une nouvelle réforme de la PAC, la FNSEA rassemble, à Strasbourg en juin 2002, les agriculteurs européens pour défendre un modèle agricole et alimentaire européen.

Durant l’été 2003, fortement marqué par la sécheresse et la canicule, la FNSEA démontre la capacité de mobilisation de son réseau en organisant une grande opération de solidarité.

Alors que se préparent l’élargissement de l’Europe et une nouvelle politique agricole commune, qui imposera de détacher les aides des volumes produits, le syndicalisme agricole s’interroge sur l’avenir de l’agriculture et engage une réflexion sur les moyens d’adaptation aux nouveaux enjeux.